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Sandrine Agusta-Boularot, Alain Badie, Marie-Laure Laharie Ordre et chapiteaux du temple de Château-Bas à Vernègues (France) | Abstract : he reconsidering of the study of the augustan temple of Vernègues, thanks to the drawings of its details and particularly of its order, permits to precise the place of the temple in the group of the augustan monuments of the south Gaul (Glanum, Vienne, Nîmes) and put again the question about local workshops of architectural décor in the Gallia Narbonnensis in the augustan period. he carving of a litle “corinthianizing” capital during the transformation of the temple into a church, permits to relect farther up to the Late antiquity and the Medieval period. Le temple de Château-Bas se trouve sur la commune de Vernègues (13), au N.-O. d’ Aix-en-Provence. Comme ce site ne se trouve sur aucun des grands axes viaires romains, il échappe à tous les Itinéraires et son nom antique demeure inconnu. Il se situait, avant la conquête romaine, sur le territoire des Salyens, qui s’ étendait de Marseille à la Durance. À l’ époque romaine, le site se trouvait à la limite N.-O. du territoire de la ciuitas d’ Aquae Sextiae1. Le temple, encore en partie debout, a été pendant des siècles le seul vestige visible. Les fouilles conduites ces dernières années à proximité de l’ édiice permettent désormais de restituer un vaste sanctuaire, réparti sur au moins deux terrasses, où l’ eau semble avoir joué un rôle important. En outre, la mise en évidence, à proximité du site, de diférents vestiges (rue à portique, entrepôt à dolia, installations artisanales, bassins, etc.) et de deux nécropoles suggère qu’ une agglomération secondaire s’ est développée autour de ce sanctuaire à partir de l’ époque augustéenne2. Dans la mesure où cet ensemble monumental a déjà fait l’ objet de plusieurs communications3, l’ article que nous présentons ici s’ attache uniquement à analyser le décor architectural du temple et à comparer son ordre à celui d’ autres monuments contemporains de la Gaule Narbonnaise. Le temple de Vernègues n’ a jamais bénéicié d’ une étude spéciique telle qu’ on en connaît pour la Maison Carrée de Nîmes4. Son décor architectural n’ a que rarement fait l’ objet de descriptions et d’ analyses détaillées5, 1. Gascou 1995, carte 3. 2. Fournier, Gazenbeek 1999 ; Chapon et al. 2004 ; Mocci, Nin dir. 2006, p. 704-709 et 717-718. 3. Agusta-Boularot, Fabre 2005-2006 ; Mocci, Nin dir. 2006, p. 709-717 ; Agusta-Boularot, Badie, Laharie à paraître ; Zugmeyer, Laharie, Badie à paraître. 4. Amy, Gros 1979. 5. On ne peut citer que l’ ancienne étude de Clerc 1909, p. 136-143. actes du xe colloque international sur l’art provincial romain, p. 71 à p. 85 S. Agusta-Boularot, A. Badie, M.-L. Laharie • Ordre et chapiteaux du temple de Château-Bas à Vernègues mais il se trouve en revanche maintes fois évoqué dans des études relatives à d’ autres monuments de la région, comme les “temples géminés”6 et le temple de Valetudo à Glanum7, le pont Flavien de Saint-Chamas8, ou encore dans des articles consacrés aux chapiteaux corinthiens ou au décor architectural de Narbonnaise9. Le nombre important de monuments d’ époque impériale conservés dans cette province a permis depuis longtemps d’ en proposer une chronologie relative. Les phases les plus anciennes de la monumentalisation de cette région, qui commence dès l’ époque césarienne, ont plus particulièrement attiré l’ attention des chercheurs durant les trente dernières années. L’ analyse stylistique du décor architectural, et en premier lieu des chapiteaux, a ainsi permis de suivre les diférentes étapes de la constitution du chapiteau corinthien “canonique”, dont on place généralement l’ apparition dans la période dite du “second Triumvirat” (44-32 av. J.-C.) et le plein épanouissement au début du règne d’ Auguste. C’ est ainsi que, grâce à l’ analyse du décor et aux données épigraphiques, nous disposons aujourd’ hui, pour certains de ces monuments, d’ une chronologie absolue dont la précision est de l’ ordre de la décennie10. Cette chronologie est le plus souvent pertinente et rien ne justiie de la remettre en cause. Ainsi, les chapiteaux du temple de Vernègues peuvent sans conteste être classés dans la “première génération” des chapiteaux corinthiens réalisés lors de la monumentalisation de la province. En efet, les feuilles d’ acanthe de ces chapiteaux, assez plates, sont traitées avec raideur – voire avec une certaine sécheresse – selon un “schéma symétrique” caractéristique11 qui permet de classer cette acanthe dans le type de l’ acanthe “chardonneuse à lèches”, attestée dans divers monuments datables du second triumvirat et du début du règne d’ Auguste12. Le rapprochement de ces chapiteaux avec ceux des temples géminés et du temple de Valetudo à Glanum, mais aussi avec les chapiteaux du temple d’ Auguste et de Livie (premier état) à Vienne s’ impose comme une évidence (ig. 4), ce qui assure une datation de ces chapiteaux dans les années 40-20 av. J.-C. Rappelons que le principal jalon chronologique sur lequel se fonde cette datation est la dédicace, par Marcus Agrippa, du temple de Valetudo à Glanum13. On a depuis longtemps proposé de placer cette dédicace dans le cadre de l’ un de ses voyages en Gaule. Or si les sources antiques mentionnent deux séjours du gendre d’ Auguste en Narbonnaise, en 40-37 et 20-19 av. J.-C.14, l’ accord tend à se faire aujourd’ hui pour retenir la date du premier de ces séjours comme la plus probable15. 6. Gros 1981 ; Varène 1993 ; Varène 1995. 7. Rolland 1955 ; Picard 1963. 8. Roth Congès 1989. 9. Kähler 1939, p. 14 ; Picard 1963, p. 122 ; Heilmeyer 1970, p. 111-115 ; Roth Congès 1983, passim ; Gros 2001 (p. 470-503 : “Le corinthien romain”), p. 480. 10. Pour une synthèse de l’ histoire de la recherche dans ce domaine, cf. Gros 2004. On trouvera ainsi une chronologie des arcs de la Narbonnaise dans Gros 1979, des monuments d’ Arles dans Gros 1987, de diférents temples de la région dans Gros 1981 et Roth Congès 1983. 11. Le dessin des zones de contact entre les digitations des diférents lobes des feuilles d’ acanthe, tant sur le chapiteau de la colonne que sur celui du pilastre, est parfaitement symétrique. Notons par ailleurs que les caulicoles des chapiteaux sont larges et plats, assez grossièrement entaillés, et présentent un double ourlet horizontal ; le gaufrage du limbe s’ évase vers le bas. Les hélices sont écartées pour faire place au leuron et les volutes sont ici cantonnées sous l’ abaque qui apparaît dépourvu de décor. 12. Dans la partie méridionale de la Narbonnaise, le chapiteau corinthien connaît une nette évolution sous le principat d’ Auguste, durant lequel on assiste au passage d’ un schéma “symétrique” du découpage des feuilles d’ acanthe à un schéma “dissymétrique”. Cette mutation s’ opèrerait dans les années 20-10 av. J.-C. L’ étude fondamentale sur le sujet demeure Roth Congès 1983. 13. Rolland 1958, p. 103-104 et pl. 36, 3 ; Gateau, Gazenbeek dir. 1999, p. 305, n° 100 (45*, 1). 14. Roddaz 1984, p. 66-70 et 383. L’on trouve parfois évoqué un troisième séjour d’Agrippa en Gaule, qui se situerait dans les années 28-27 av. J.-C. (Picard 1963, p. 113 ; Kleiner 1973, p. 384 ; Gros 1981, p. 156 ; etc.) : J.-M. Roddaz signale qu’il n’est attesté par aucun document antique (p. 353, n. 1). 15. Cette date avait déjà été proposée par Picard 1963, p. 117. Elle est également retenue par Roth Congès 1992, p. 51 et Schenk 1997, p. 151. En dernier lieu, voir l’ article d’ Anne Roth Congès dans ce même volume. 72 Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie Mais que datons-nous exactement quand nous rapprochons le temple de Valetudo du premier séjour d’ Agrippa en Gaule ? Les années 40-37 av. J.-C. datent-elles le moment où le temple a été voué et donc les travaux commencés, ou au contraire le moment où le temple a été consacré et les travaux achevés ? Le détail est d’ importance quand on pense que, durant la même période, mais à Rome, au centre du pouvoir, des temples voulus par Octave-Auguste en personne nécessitèrent souvent une dizaine d’ années pour être réalisés16. D’ autre part, il faut avoir à l’ esprit que l’ analyse stylistique, aussi précieuse soit-elle, se fonde sur le décor architectural et ne repose le plus souvent, dans notre région, que sur l’ étude comparée d’ ordres incomplets17. Or il est diicile d’ apprécier à quel état d’ avancement du chantier les chapiteaux d’ un temple étaient réalisés, d’ autant plus que l’ on connaît des exemples où le décor des chapiteaux était sculpté in situ, après l’ achèvement du monument. Il nous a donc semblé utile de comparer l’ ordre du temple de Vernègues, presque entièrement conservé18, à d’ autres ordres d’ édiices régionaux. Décor architectural et éléments de comparaison Depuis 1999, a été établi le relevé de l’ état actuel du temple et de la chapelle qui lui est attenante à l’ échelle du 1/20. Parallèlement, le décor architectonique a été dessiné à l’ échelle du 1/4. L’ élévation sert de base ici à une restitution partielle de la face nord (ig. 1). Néanmoins, l’ escalier qui pose encore de nombreuses questions n’ est pas iguré, pas plus d’ ailleurs que la partie supérieure de l’ entablement, dont n’ a été conservé aucun fragment. À partir de cette restitution, nous essayerons de mieux inscrire le temple de Vernègues dans les séries architectoniques qui témoignent du début de l’ ordre corinthien en Narbonnaise, en illustrant successivement les diférents éléments constitutifs de l’ ordre, notamment les chapiteaux, avant de prendre en compte les ordres dans leur globalité. Mais l’ exercice a ses limites qui résultent non seulement du petit nombre de monuments conservés ou assurément restituables – malgré les nombreux fragments de colonnes ou d’ entablements conservés dans les sites et les musées régionaux –, mais aussi de la rareté des relevés et des publications de blocs architecturaux, a fortiori de monuments, préalables indispensables à ce type d’ analyses comparatives19. Ainsi, le risque est grand, pour compenser la faiblesse numérique du corpus, de rapprocher des monuments d’ échelle très diférente. Enin, il s’ avère diicile, en raison des variations observables sur un même monument, de procéder à des comparaisons par partie. L’ exemple de Vernègues est en ce sens particulièrement éloquent. Ainsi le chapiteau de la colonne libre est cinq centimètres plus haut que celui du pilastre (ig. 2). Sur le seul chapiteau de pilastre, le motif des feuilles internes des calices des faces est et nord difère sensiblement de celui des feuilles de la face ouest (ig. 3). De la même manière, le traitement des retours du chapiteau de pilastre sur le mur de la cella varie signiicativement. D’ autre part, sur l’ architrave, se distinguent vers l’ extérieur trois fasces pour seulement deux fasces, côté interne. 16. Le temple de Jules César divinisé est édiié entre 42 et 29 et le temple d’ Apollon Palatin entre 36 et 28 av. J.-C. 17. Les études du “corinthien normal” du Sud de la Narbonnaise ne comparent souvent que les seuls chapiteaux de ces édiices, faute de disposer des autres éléments de l’ ordre. Il existe des exceptions : cf. Gros 1979 (comparaison des proils des podiums) et Gros 1981 (comparaison des proils des bases attiques). 18. Il manque la frise et la corniche. 19. Cependant un certain nombre de monuments sont bien documentés (l’ arc d’ Orange, la Maison Carrée de Nîmes ou l’ arc et le mausolée de Glanum en particulier), grâce notamment aux travaux de l’ IRAA : Amy et al. 1962 ; Amy, Gros 1979 ; Rolland, Bruchet 1969 ; Rolland, Bruchet 1977. 73 S. Agusta-Boularot, A. Badie, M.-L. Laharie • Ordre et chapiteaux du temple de Château-Bas à Vernègues Ο Fig. 1. Vernègues : restitution partielle et provisoire de la façade du temple (A. Badie IRAA-CNRS, M.-L. Laharie LAMM-CNRS). Ο Fig. 2. Vernègues : face orientale des chapiteaux de pilastre et de colonne (A. Badie IRAA-CNRS, M.-L. Laharie LAMM-CNRS). 74 Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie Dans ces conditions, il est diicile de tirer des conclusions sur les rapports de proportion entre les hauteurs des fasces ou sur leur nombre20. En ce qui concerne les éléments du décor du podium, le proil de la moulure de base s’ intègre bien dans les séries homogènes des monuments les plus anciens de la région comme les “temples géminés” de Glanum21. Il est aussi proche de celui du temple de Vienne où se succèdent un quart-de-rond et un cavet simplement séparés par un mince ilet. Quant à la moulure de couronnement du podium, aujourd’ hui très usée, mais dont est conservé un relevé du début du XIXe siècle établi par l’ architecte R. Penchaud, nous avons montré ailleurs qu’ elle semble pour l’ instant plutôt devoir trouver des parallèles frappants dans les monuments d’ Italie centrale du IIe s. av. J.-C.22 Venons-en à présent aux proportions des chapiteaux23, qui se développent sur deux blocs au-dessus d’ un astragale de perles et pirouettes (ig. 2). Le joint horizontal entre les deux blocs sépare, en deux parties à peu près égales, les couronnes inférieures de feuilles d’ acanthe du registre supérieur des volutes. L’ abaque tripartite, non décoré, est contenu plus de huit fois dans la hauteur totale du chapiteau de pilastre (Hch/Ha = 8,47), alors que cette proportion n’ est que de 7,23 pour le chapiteau de la colonne. Enin, le rapport entre la hauteur du chapiteau de la colonne et le diamètre au sommet du fût est de 1,32. Ο Fig. 3. Vernègues : le chapiteau de pilastre et l’ architrave (cl. L. Damelet CCJ-CNRS). 20. 21. 22. 23. Nous n’ avons trouvé qu’ un seul parallèle de ce type d’ architrave mixte, à Rome, sur le temple d’ Hadrien : Cozza 1982, p. 17-18. Gros 1981, p. 147 et 149 ; Roth Congès 1983, p. 124-127. Agusta-Boularot, Badie, Laharie sous presse. Roth Congès 1983, p. 124-127. 75 S. Agusta-Boularot, A. Badie, M.-L. Laharie • Ordre et chapiteaux du temple de Château-Bas à Vernègues Ο Fig. 4. Les chapiteaux de Vernègues , éléments de comparaison : Glanum, temple de Valetudo, J. Bruchet, archives IRAA-CNRS, inédit ; Glanum, petit temple géminé, P. Varène, archives IRAA-CNRS, inédit ; Vernègues , relevé A. Badie IRAA-CNRS, M.-L. Laharie LAMM-CNRS, cl. L. Damelet CCJ-CNRS et archives IRAA ; Vienne, cl. D. Tardy, J.-Ch. Moreti IRAA-CNRS. 76 Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie Les chapiteaux du monument de Valetudo à Glanum24 sont moitié plus petits que ceux de Vernègues (ig. 4). Néanmoins, la comparaison des seuls motifs montre que l’ astragale de perles et pirouettes, les feuilles à découpe symétrique, la forme des hélices et des volutes, comme l’ abaque lisse et son leuron largement débordant sont autant de caractéristiques partagées avec les chapiteaux de Vernègues. Il est diicile de comparer les proportions du chapiteau de Vernègues avec le chapiteau du plus petit des “temples géminés”25, puisque le lit de pose du bloc inférieur n’ est pas conservé. Cependant, les deux chapiteaux montrent une même découpe en deux blocs avec un joint au sommet des caulicoles ; en outre, le dessin des hélices et des leurons débordant – mal conservé sur la face ici présentée – est très proche. En revanche, le décor d’ oves et de fers de lance présent sur l’ abaque distingue les deux monuments. Il conviendrait d’ établir aussi une comparaison avec les chapiteaux de la partie postérieure, la plus ancienne, du temple d’ Auguste et de Livie. À défaut de relevé, le simple rapprochement photographique (ig. 4) met en évidence la familiarité des astragales, des feuilles du registre inférieur, et des leurons d’ abaque. Après le tournant de l’ ère, sur les chapiteaux de la Maison Carrée à Nîmes26, l’ astragale est lisse, la découpe symétrique des feuilles d’ acanthe est abandonnée et, si l’ on retrouve sur l’ abaque des oves et fers de lance comme aux “temples géminés” de Glanum, ils sont ici complétés par des godrons (ig. 5). Néanmoins, le rapport entre la hauteur totale du chapiteau et la hauteur du registre supérieur (Hch/Hrgs = 2,09) reste proche de celui de Vernègues (Hch/Hrgs = 1,96). Enin, le rapport entre la hauteur du chapiteau et le diamètre au sommet du fût se réduit. Il n’ est plus que de 1,26 à Nîmes. Proportionnellement, le chapiteau est donc moins allongé à Nîmes qu’ à Vernègues. Pour terminer ce rapide panorama, il convient de rappeler que R. Amy a bien montré comment, sur la face latérale Ο Fig. 5. Le chapiteau de colonne de Vernègues , éléments de comparaison : Vernègues , relevé A. Badie IRAA-CNRS, M.-L. Laharie LAMM-CNRS ; Nîmes, Maison Carrée (Amy, Gros 1979, ig. 25) ; Arc d’ Orange, J. Bruchet IRAA-CNRS. 24. Dessins inédits de J. Bruchet conservés à l’ IRAA d’ Aix-en-Provence. 25. Il s’ agit d’ un dessin de restitution inédit aimablement transmis par P. Varène et réalisé à l’ occasion de la reconstruction partielle du monument. 26. Amy, Gros 1979. 77 S. Agusta-Boularot, A. Badie, M.-L. Laharie • Ordre et chapiteaux du temple de Château-Bas à Vernègues Ο Fig. 6. La façade du temple de Vernègues , éléments de comparaison : Vernègues , A. Badie IRAA-CNRS, M.-L. Laharie LAMM-CNRS ; Vienne, Temple d’ Auguste et Livie (Rey, Viety 1820-1831, extrait de la pl. IX) ; Nîmes, Maison Carrée (Amy, Gros 1979, extrait de la pl. 12) ; Arc d’ Orange (Amy et al. 1962, ig. 3). de l’ arc d’ Orange – monument généralement daté du règne de Tibère27 – se dessine une façade tétrastyle dont la comparaison avec Vernègues révèle la proximité typologique (ig. 6). En revanche, le chapiteau de l’ arc n’ a plus rien à voir avec celui de Vernègues (ig. 5). L’ étage des feuilles de la corbeille domine le registre supérieur du chapiteau qui, quant à lui, est toujours plus trapu, puisque le rapport entre la hauteur et le diamètre n’ est plus ici que de 1,17. L’ astragale est lisse et, si l’ abaque reprend le motif de la Maison Carrée, une feuille vient à présent recouvrir les volutes et les hélices. Peut-on conclure de cette première analyse graphique, trop rapide, que les chapiteaux des trois exemples précédents auraient tendance à devenir de plus en plus trapus, qu’ ils se tassent en avançant dans le temps alors que, parallèlement, les colonnes auxquelles ils appartiennent semblent, elles, s’ ainer ? C’ est ce que révèle en efet l’ évolution du rapport entre le diamètre de base du fût et la hauteur totale de la colonne (ig. 6). À Vernègues, le diamètre de base est contenu un peu moins de neuf fois dans la hauteur totale de la colonne. À la Maison Carrée, c’ est un peu plus de dix fois et un peu moins de douze à l’ arc d’ Orange. On intercale volontiers le temple de Vienne 27. Amy et al. 1962. 78 Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie entre ceux de Vernègues et de Nîmes, puisque les dessins du XIXe siècle d’ E. Rey28 permettent de reconnaître un rapport d’ un peu moins de dix. En dépit de l’ évolution des proportions internes des colonnes et des chapiteaux qui vient d’ être soulignée, il est frappant de constater combien, en revanche, les dimensions générales des principaux ordres conservés semblent inalement peu varier à l’ intérieur des deux grandes familles d’ ordres qui se dégagent : les ordres “moyens” et les “grands” ordres29. Pour les ordres “moyens”, la igure 6 a montré que si les colonnes de l’ arc d’ Orange sont plus “étirées” que celles de Vernègues, les compositions d’ ensemble restaient somme toute très voisines. Toujours dans le domaine provençal, le rapprochement avec le monument dit des “quatre colonnes” de Riez30 semble aller dans le même sens. Bien que le plan du monument qui se dressait derrière la colonnade, tout comme sa datation, demeurent inconnus, il n’ en reste pas moins que la hauteur mesurée du lit de pose de la moulure de base du podium jusqu’ au sommet des chapiteaux (9,25 m) est très proche de celle du temple de Vernègues (9,17 m). Parallèlement, la simple juxtaposition de la façade du temple d’ Auguste et de Livie à Vienne et de celle de la Maison Carrée à Nîmes témoigne de la familiarité entre les deux “grands” ordres les plus emblématiques – et les mieux conservés – de la région (ig. 7). Pour ces deux types d’ ordre, le dossier s’ enrichit si l’ on y ajoute les ordres qui encadraient les portes des fronts de scène des théâtres d’ Orange et d’ Arles. En efet, à Orange, l’ équipe de l’ IRAA31 qui a repris l’ étude du théâtre, a pu préciser les dimensions des trois ordres superposés qui s’ élèvent autour et au-dessus de la porte des hôtes et des deux ordres superposés de la porte royale. Si l’ on s’ en tient au premier niveau, on constate que, pour la porte des hôtes, les colonnes ont une hauteur de 7,04 m comparable à celle de la colonne de Vernègues (6,97 m), alors que sur la porte royale, avec une colonne proche de 9,30 m (8,87 m au théâtre d’ Arles), on est bien à l’ échelle de la Maison Carrée (8,97 m). Pour conclure provisoirement, on est conduits à se demander en première analyse si, au-delà de l’ évolution des proportions et des nuances des cartons, le catalogue des ordonnancements disponibles, ainsi que le nombre de silhouettes générales des monuments, n’ étaient pas inalement très réduits, peut-être bien plus que l’ on ne pourrait généralement le penser. Du temple à l’ église : transformations du monument Au Moyen Âge, le temple subit d’ importantes transformations dont la petite chapelle Saint-Césaire représente l’ un des derniers témoins. De nombreuses traces attestent, en efet, la mise en œuvre d’ un projet d’ église qui n’ a 28. Nos remerciements vont à B. Helly qui nous a transmis la numérisation des planches consacrées au temple d’ Auguste et de Livie dans l’ ouvrage de E. Rey et E. Vietty 1820-1831. 29. Le dossier des “petits” ordres (tel que celui du temple de Valetudo) ou celui des “très grands” ordres des temples octostyles de Narbonne, Toulouse ou Orange, restent à compléter. 30. P. André nous a aimablement transmis le relevé inédit qu’ il a établi de ce monument et dont l’ étude est en cours dans le cadre du projet collectif consacré à Riez, dirigé par Ph. Borgard. Il convient par ailleurs de rappeler que P. André souligne le caractère composite et approximatif de l’ édiice qui lui semble constituer un véritable “patchwork” (information orale). 31. Équipe constituée de Dominique Tardy, Jean-Charles Moretti et Alain Badie. 79 S. Agusta-Boularot, A. Badie, M.-L. Laharie • Ordre et chapiteaux du temple de Château-Bas à Vernègues Ο Fig. 7. Les façades du temple d’ Auguste et Livie à Vienne (à gauche, Rey, Viety 1820-1831, pl. VIII) et de la Maison Carrée (à droite Amy, Gros 1979, pl. 39). peut-être jamais été conduit à son terme32. Il est diicile de dater précisément ces modiications, mais le plan de cette église, l’ appareil moyen régulier utilisé, et les nombreux signes lapidaires qui ornent particulièrement les faces de parement des blocs de la voûte en berceau de la chapelle tendraient, en tout cas, à replacer les travaux plutôt dans le courant du XIIe siècle. C’ est inalement la ruine de cet ensemble, à une époque indéinie, qui aboutit à la construction de la chapelle dont l’ aspect actuel résulte, pour majeure partie, de travaux de réfection et de restauration tardifs. Parmi les vestiges remarquables, une colonnette et son chapiteau prennent apparemment place aujourd’ hui de manière surprenante dans le mur de la cella du temple. Ils devaient en fait encadrer l’ arc triomphal qui ouvrait sur le chœur de l’ ancienne église. D’ abord donnés comme préromans, carolingiens, voire mérovingiens33, ils ont tous deux été inalement replacés dans le contexte du XIIe siècle par Jules Formigé, puis par Victor Lassalle34. La colonnette est adossée, le chapiteau est engagé, et une des questions qui se pose est de savoir s’ ils furent conçus l’ un pour l’ autre. Or, bien que le chapiteau ait pu subir un remontage lors de travaux de restauration, il 32. Une première approche architecturale et archéologique sur laquelle nous ne reviendrons pas dans le présent article a fait l’ objet de publications à paraître : Agusta-Boularot, Badie, Laharie sous presse ; Zugmeyer, Laharie, Badie sous presse. 33. Clerc 1909, p. 159. 34. Formigé 1924, p. 79 ; Lassalle 1983, p. 14. 80 Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie semble qu’ ils aient été associés dès l’ origine car leurs dimensions sont cohérentes (le diamètre du chapiteau au lit de pose étant de 30,8 cm, contre un diamètre de 31 cm au lit d’ attente du fût). La base et le fût sont taillés dans le même bloc, et leur décor a probablement été sculpté après la mise en place de la colonnette. En efet, sur le quart nord du fût qui jouxte le mur de la cella, les cannelures n’ ont pas été exécutées et les moulures de la base se terminent en se resserrant et en déclinant, prouvant que le tailleur de pierre a été gêné dans l’ accomplissement de son travail. La base, d’ une hauteur totale de 28 cm, se compose, de bas en haut, d’ une plinthe surmontée d’ une pseudo “doucine” renversée décorée d’ un motif en dents de scie, très dégradé, puis d’ un “tore”. Un adoucissement en cavet renversé relie la base au fût, cette dernière moulure pouvant évoquer le congé et le ilet inférieur qui terminent souvent les fûts romains. V. Lassalle35 a souligné la similitude de cette base avec une de celles qui ornent l’ extérieur de l’ abside de Saint-Quenin à Vaison-la-Romaine, chapelle datée des environs de 1160 (ig. 8d). Le fût, d’ un diamètre constant de 31 cm environ, est doté, quant à lui, de neuf larges cannelures qui se terminent en bas et en haut par des congés en contre-proil et sont séparées par d’ amples listels. En bas, ces cannelures ne reprennent pas la disposition des cannelures des colonnes du temple, et, autre originalité par rapport à ses voisins antiques, la partie supérieure du fût est couronnée par un cordon orné d’ un motif qui peut évoquer des rais-decœur inversés. Le chapiteau, bien que de taille restreinte (44 cm de haut environ), présente une ressemblance frappante avec les chapiteaux du temple. L’ astragale imite celui des chapiteaux antiques de Vernègues, avec de bas en haut, un cavet, un ilet et un rang de perles et pirouettes, et fait partie du chapiteau et non du fût, disposition semblable à celle des chapiteaux du temple. En outre, le petit chapiteau se subdivise en deux registres où l’ alternance des feuilles des rangées inférieure et supérieure est à peu près respectée (ig. 8a, c et e). Le leuron débordant, enin, est bien positionné au centre d’ un abaque tripartite. Si l’ on compare plus spéciiquement le chapiteau de colonnette à celui du pilastre antique et si l’ on juxtapose les relevés des deux chapiteaux (ig. 8e) en agrandissant d’ environ deux fois celui de la colonnette, la concordance des proportions d’ ensemble est évidente. Les hauteurs, les axes et même certaines inclinaisons sont respectés et l’ on peut supposer que l’ épannelage du petit chapiteau a été réalisé d’ après des cotes prises directement sur le modèle. Véritable relecture du modèle corinthien voisin, le petit chapiteau témoigne de manière évidente d’ un souci de réutilisation des éléments antiques. Ceci étant, si l’ efet “modèle réduit” est eicace à distance, à bien y regarder, les divergences n’ en sont pas moins réelles. Pour commencer, le chapiteau de colonnette ne présente que deux niveaux de feuilles au lieu de trois. Dans le registre inférieur, les feuilles d’ acanthe sont dénaturées et deviennent des sortes de palmettes qui se retournent pourtant à la manière des acanthes. La retranscription du caulicole est inexacte : bien que la tige striée de ce dernier soit représentée, le sens du motif semble perdu. En efet, les feuilles du registre supérieur n’ en émergent 35. Lassalle 1983, p. 68. Pour la photo de cette base, cf. Rouquette 1974, pl. 88. 81 S. Agusta-Boularot, A. Badie, M.-L. Laharie • Ordre et chapiteaux du temple de Château-Bas à Vernègues Ο Fig. 8. Vernègues, la colonnete du temple transformé en église, éléments de comparaison : a et e : relevés A. Badie IRAA-CNRS, M.-L. Laharie LAMM-CNRS ; b : chapiteau remployé dans la chapelle Saint-Symphorien, cl. M.-L. Laharie LAMM-CNRS ; c : face sud du chapiteau de la colonnete, cl. L. Damelet CCJ-CNRS ; d : Vaison-la-Romaine, Saint-Quenin , Rouquete 1974, pl. 38. 82 Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie pas toujours et les volutes, quant à elles, prennent plutôt naissance sous le leuron. Les hélices, qui devraient se retourner contre ce leuron, sont inversées et sont même totalement absentes sur la face orientale. Enin, dans le registre supérieur, le décor tente d’ imiter le déploiement des feuilles d’ acanthe du temple, mais les feuilles sont piquantes et la taille “en négatif ” des digitations dessine des zones d’ ombre très marquées. Cette facture des feuilles, directement inspirée de l’ antique, peut d’ ailleurs trouver un parallèle dans un rayon géographique restreint : sur un bloc en remploi dans une fenêtre de la chapelle Saint-Symphorien toute proche (ig. 8b), et dont la provenance est inconnue. On y retrouve en efet les digitations en pince et le découpage en petits triangles qui sépare deux feuilles contiguës36. Dans la rélexion concernant “l’ inspiration antique dans l’ art roman méridional”37, le chapiteau de Vernègues occupe une place particulièrement intéressante car il constitue un des rares exemples où coexistent, sur un même monument, ce qui serait le modèle et sa copie. De fait, le chapiteau de l’ église constitue une réduction à l’ échelle du 1/2 du chapiteau de pilastre et en reprend l’ essentiel du vocabulaire décoratif. Pourtant ici le non-respect strict de la syntaxe du chapiteau corinthien et l’ emploi simultané de feuilles d’ acanthe et de palmettes illustrent clairement la question des conditions de la transmission des modèles et de la copie. En efet, doit-on imaginer que le tailleur a réalisé la pièce sur place ? Ou bien s’ est-il contenté de travailler en atelier de mémoire ou plutôt d’ après croquis ? En admettant que le tailleur ait eu accès aux chapiteaux antiques par des échafaudages ain de prendre les mesures nécessaires, comment expliquer alors les discordances dans le détail de la réalisation. Elles découlent dans une certaine mesure, bien sûr, du problème des dimensions et de la diiculté de la transcription d’ une sculpture monumentale à échelle réduite, mais ce seul fait ne peut expliquer tous les écarts. Plutôt que d’ avoir recours à une explication soulignant soit une quelconque maladresse dans l’ exécution soit au contraire une grande liberté d’ inspiration, il semble légitime de se demander dans quelle mesure le tailleur n’ avait pas en tête d’ autres modèles pendant qu’ il reproduisait le chapiteau antique. Le chapiteau de Vernègues n’ illustrerait-il pas le passage des tailleurs de pierre du XIe siècle à ceux qui, au cours du XIIe siècle, seraient “devenus capables de rivaliser avec les modèles antiques”38 ? Pour répondre, il conviendra de poursuivre une enquête comparative. Mais ce champ de recherche qui reste à développer 39 passe notamment par la comparaison des relevés de ces éléments sculptés, relevés qui manquent d’ ailleurs encore cruellement pour la sculpture architecturale romane provençale. 36. La familiarité et la proximité entre les deux chapiteaux conduisent du reste à se demander si le chapiteau de Saint-Symphorien ne décorait pas une autre partie du même monument. 37. On reprend ici partiellement le titre d’ un article d’ A. Hartmann-Virnich 2003. 38. hirion 1993, p. 293. 39. Ainsi que l’ indique A. Hartmann-Virnich, en particulier pour le XIe siècle : Hartmann-Virnich 2004, p. 99-100. 83 S. Agusta-Boularot, A. Badie, M.-L. 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